5.24.2010

La frustration

La grossesse de Christine a quelque chose de spécial, d'irréel presque cette fois-ci.
Quelque chose que nous n'avions pas vécu pour Anne-Sophie et dont elle se passerait volontiers, ses innommables nausées.
Il y a quelque chose proche de l'incompréhension dans ces nausées pour le conjoint que je suis.
Entendre ma blonde vomir le peu qu'elle mange, mais surtout, voir la tristesse de sa propre situation dans ses yeux, ça me coupe en deux.
Être enceinte, c'est supposé être une fête de l'amour, une célébration de la vie qui vient, qui grandit en son sein.
Merde, pour le moment, on est loin du compte et du scénario.
Elle qui était une boule d'énergie, toujours pleine de projets, ne quitte plus le sofa, l'air hagard.
Je me souviens il y a quelques années, quand elle était clouée à sa chaise, incapable de bouger tellement son dos la faisait souffrir, prenant sa douche assise sur une chaise patio en plastique que je rentrais et sortais chaque fois. Je me souviens quand je me réveillais la nuit et que je la voyais dormir assise dans la chaise/sofa, la seule chaise au fait qui l'aidait à se reposer.
Et je vis cette même frustration de ne pouvoir à peu près rien faire pour l'aider.
Cette frustration qui nous interroge, qui vient nous chercher au plus profond.
Ce qui nous aide et nous console, ce sont les sourires et les cris d'Anne-Sophie.
C'est ce qui nous pousse à continuer, car c'est ce qui s'en vient, un autre être magnifique, plein de vie, une autre aventure.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire